Bonjour à toutes et à tous,
Voici quelques nouvelles depuis... chez moi, au chaud, à Vannes. J'ai mis le chauffage, les vêtements sont secs. Bref, ce n'était pas vraiment le programme de la semaine mais c'est comme ça.
Comme vous tous, je suis dans l'attente d'une accalmie météo qui permettra à la direction de course de lancer enfin cette 19ème Mini Transat.
A celles et ceux pour qui les fichiers météo sont dans un langage incompréhensible, voici un petit topo de la situation.
Tout d'abord en image : voici la carte météo de demain, vendredi 18 octobre.
Carte météo du 18 octobre 2013
Il faut repérer les zones rouges qui correspondent à des vents forts, entre 35 et 45 noeuds (entre 65 et 80 km/h). A noter qu'il s'agit de "vents fichiers" et dans la réalité, il faut compter 5 à 10 nœuds supplémentaires (9 à 18 km/h en plus qu'annoncés).
Deux zones nous intéressent essentiellement :
- Celle située à côté de 1010 montrant des vents de Sud-Ouest du Sud du Portugal (bien au Sud même) jusqu'à la pointe Bretagne. C'est le programme pour demain.
- Celle encore plus inquiétante qui est à l'Ouest de 1000 et de 995, qui se déplace vers l'Est et qui devrait nous arriver dessus en début de semaine prochaine. Elle devrait alors se placer entre le Cap Finisterre et la pointe Bretagne...et là il faudra penser à rentrer le linge car les slips vont voler.
Ces deux zones représentent une seule dépression qui fait donc grosso modo la moitié de la largeur de l'Atlantique Nord (c'est un peu plus grand que ma baignoire).
Plusieurs remarques :
- Ces zones de vents forts orientés Sud Ouest sont positionnées très Sud, ce qui implique que d'une part c'est pile dans le nez pour aller au Cap Finisterre et que d'autre part, le long du Portugal, c'est le même programme (vents du Sud).
- Entre ces zones de vents forts, il n'y a pas vraiment d'accalmie qui permettrait à la flotte de passer au milieu. Il faut comprendre qu'avec des vents portants (donc Nord, Nord Ouest ou Nord Est), la flotte a besoin d'au moins 72 heures pour passer le Cap.
- Ces vents qui viennent de très loin (milieu de l'Atlantique pour ceux qui n'ont pas suivi) génèrent une mer forte qui devient de plus en plus grosse avec le temps et en se rapprochant de l'Europe. Plus c'est à l'Est plus c'est gros. C'est pour cette raison qu'il y a plus de surfeurs sur la côte Basque qu'à New York. On parle là de vagues moyennes de 4 à 5m, ce qui veut dire qu'il y en a quelques unes à 7 - 8 mètres. Il faut aller faire du surf la semaine prochaine ;-)
- On parle du Golfe de Gascogne qui reste une des zones les plus dangereuses de la planète bleue lorsque les éléments sont déchaînés.
Ce savant mélange indigeste de vents forts et de grosses vagues nous empêche donc de partir sur nos petits bateaux de 6.50 m. La Mini Transat, c'est une aventure mais ce n'est pas non plus Koh Lanta. Nos bateaux sont sûrs, solides, insubmersibles et bien préparés. Ils pourraient certainement résister à des éléments aussi puissants mais ce serait de la survie...et plus une course. Alors si on a le choix de ne pas y aller, on y va pas.
Denis Hugues, notre directeur de course, notre Saint Bernard, n'a malheureusement pas d'autre choix que de nous (vous) faire patienter bien au chaud, en attendant que ces méchantes perturbations passent leur chemin.
Si le système météo reste tel qu'il est aujourd'hui, il n'y aura pas de possibilité de départ avant le jeudi 24 ou le vendredi 25 octobre. Avant de s'attaquer à notre Everest, il faut patienter au camp de base, et comme le dit notre Président de Classe (Olivier Avram), "On préfèrera se souvenir d'une Mini Transat partie avec deux semaines de retard que d'une Mini Transat qui aura vu de nombreux hélitreuillages et quelques marins disparus".
Je profite également de ce message pour vous remercier, vous tous, d'être venu me saluer à Douarnenez, de m'avoir envoyé de nombreux sms ou autres messages via Facebook, ou tout simplement d'avoir pensé que ça y est, le grand bain tant attendu est pour maintenant...enfin, bientôt. Je savais qu'une course en solitaire ne se court pas seul...mais à ce point ! Tenez bon, on va bien finir par partir et le spectacle n'en sera que plus grandiose.
Salut les terriens.
Un marin qui ronge son frein (à défaut de ronger ses amarres).
2 commentaires:
Au moins tu es au chaud...on espère bien te voir partir la semaine prochaine!! Bises
Anonyme =caroline
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