samedi 13 juillet 2013

LE POINT A TROIS MOIS DE LA MINI-TRANSAT

A trois mois exactement du départ de la Mini-Transat (Douarnenez le 13 octobre), Jean-Baptiste Lemaire fait un point à l’issue des trois compétitions de la saison auxquelles il a pris part : Demi-Clef (19e), Trophée Marie-Agnès Péron (9e) en solitaire et Mini-Fastnet en double (9e).
L’occasion pour le skipper, déjà qualifié pour la Mini-Transat de faire un point sur sa préparation et ses résultats avant de s’aligner sur la Transgascogne, au départ de Port Bourgenay le 28 juillet. Il disputera cette dernière épreuve en double avec Jean-Paul Vaur son copropriétaire et ce n’est pas sans raison...

Le bateau
Le bateau va bien. Cet hiver, nous avons changé le gréement dormant (tous les câbles) et à priori, vu comment nous avons tiré sur le bateau lors du Mini-Fastnet, il n'y a pas de vice de fabrication (ça peut arriver). Je voulais changer le gréement cet hiver plutôt que cet été justement pour être certain qu'il n'y avait pas de loup. Le réglage du mât a été affiné et le bateau va vite. Notre partenaire Gibaud nous a acheté un génois neuf qui est très bien taillé. Nous aurons un spi maxi neuf pour la Transgascogne. L'idéal serait d'acheter une nouvelle grand voile mais faute de moyens, je vais certainement partir avec la grand voile actuelle. Il y a quelques points techniques à affiner mais globalement, le bateau va vite et il est maintenant bien fiabilisé.
Au programme du chantier d'été : une nouvelle carène, refaire un peu de matelotage et préparer tous les outils et le matériel nécessaire en cas de casse éventuelle lors de la Mini Transat.

Le bonhomme
Après 5000 milles parcourus en 2012 (soit environ 45 jours de mer), l'idée était de faire une grosse coupure cet hiver pour retrouver une envie féroce d'être sur l'eau et monter en puissance jusqu'au départ de la Transat. La Demi-Clé a été difficile mais c'était la reprise donc ce n'était pas surprenant. Le MAP et le Mini-Fastnet ont été des épreuves très positives. Des erreurs tactiques ont été commises en début de course (aussi bien sur le MAP que sur le Fastnet) avec cependant des places dans les 10 à chaque fois... Nous avons beaucoup appris de ces erreurs. Les points forts : une grosse envie de naviguer, la vitesse sur l'eau et la ténacité. Je me rends compte également que je n'ai pas besoin de beaucoup de sommeil. Je m'efforce d'être plus discipliné et plus rigoureux dans ma prise d'alimentation.
Le bilan des courses d’avant-saison, en amateur face à des marins qui s’entraînent toute l’année
En fait, il n'y a qu'un seul autre amateur devant moi ; Arnaud Chaigne sur le 529. Il termine 2 minutes devant moi au MAP et finit 2e de la Mini Fastnet. Pour moi, il n'y a pas d'amateurs ou de professionnels mais juste des concurrents. Je sais que tous sont "prenables". Je pense qu'ils savent aussi que je suis dans le coup et qu'il faudra me surveiller. Je me sens bien sur l'eau, je suis à l'aise et j'ai la chance d'aller vite.
L'année dernière, j'avais terminé 7e du championnat de France. Pour l'instant, je confirme que je suis dans les 10. Il va falloir jouer serré à la Mini Transat.

Le terrain de jeu de la Transgascogne est-il comparable à celui de la Mini-Transat ?
Pas vraiment. Déjà, nous allons faire la Transgascogne en double avec Jean-Paul. Cela peut surprendre car la plupart des concurrents vont courir en solo pour se préparer à la Mini Transat mais j'ai envie de partager ce moment avec Jean-Paul, le copropriétaire du bateau. Ensuite lorsque l'on y réfléchit, ce n'est pas stupide. Au départ de la Mini Transat, le bateau va être lourd (l'eau du bord, le matériel de rechange, etc...) et son comportement ne sera pas tout à fait le même que sur les courses de la saison "régulière". L'avantage de courir la Transgascogne en double, c'est que le bateau sera aussi chargé que lors du départ de la Mini Transat. Le parcours reste dans le Golfe de Gascogne
avec pour objectif le Nord de l'Espagne. Lors de la Mini Transat, nous partirons beaucoup plus au Nord que Port Bourgenay et l'objectif sera de sortir du Golfe.
La Transgascogne sera surtout une occasion supplémentaire de se tester aux adversaires et de voir si nous avons appris de nos erreurs tactiques faites lors des 3 premières courses.